Les risques d’un régime alimentaire restrictif pendant la grossesse, tels qu’une augmentation du risque de prééclampsie, sont mis en évidence par une étude récente.

Il est largement recommandé aux femmes enceintes ou qui cherchent à concevoir un enfant d’adopter une alimentation saine et équilibrée, inspirée du régime méditerranéen, afin de favoriser le bon développement du fœtus et une grossesse sans complications.

Cependant, les conséquences réelles d’une non-adhésion à ces recommandations sont moins connues. Dans quelle mesure cela peut-il affecter le bébé ?

Une nouvelle étude apporte un éclairage sur cette question. Publiée le 24 janvier 2024 dans la revue spécialisée Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica (Source 1), cette étude révèle qu’un régime végétalien suivi pendant la grossesse pourrait augmenter le risque de prééclampsie et de donner naissance à un bébé de faible poids.

Il convient de rappeler que le régime végétalien exclut tous les aliments d’origine animale, tels que la viande, les œufs, les produits laitiers et le poisson. La prééclampsie est une complication de la grossesse caractérisée par une augmentation de la pression artérielle et une concentration excessive de protéines dans les urines, résultant d’un dysfonctionnement du placenta.

L’étude a été réalisée auprès des groupes suivants :

  • 65 872 femmes enceintes omnivores (qui consomment de tout),
  • 666femmes enceintes “pesco-pollo-végétariennes” (qui mangent du poisson et de la volaille mais pas de viande rouge),
  • 183 femmes enceintes végétariennes (qui consomment des produits laitiers et des œufs mais pas de viande ni de poisson),
  • et 18 femmes enceintes végétaliennes, excluant tous les produits d’origine animale de leur alimentation.

Il convient de noter que la corrélation n’implique pas nécessairement une relation de cause à effet, mais il est néanmoins important d’être prudent.

Grâce à un questionnaire rempli au milieu de la grossesse, les chercheurs ont constaté que l’apport en protéines était plus faible chez les femmes végétariennes (13,3 %) et végétaliennes (10,4 %) par rapport aux participantes omnivores (15,4 %). De plus, l’apport en micronutriments était également plus faible chez les femmes végétaliennes que chez les autres participantes, bien que cette différence disparaisse lorsque les compléments alimentaires sont pris en compte. Il convient de noter que certains régimes restrictifs, tels que le régime végétalien, nécessitent une supplémentation, en particulier pendant la grossesse.

En recoupant les données médicales, l’équipe de recherche a également constaté que les femmes végétaliennes présentaient une prévalence plus élevée de prééclampsie par rapport aux futures mères omnivores. Ces résultats suggèrent que ce type de régime restrictif augmente le risque de prééclampsie. De plus, les nouveau-nés issus de mères végétaliennes pesaient en moyenne 240 g de moins que les autres.

“Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour étudier la possible relation de cause à effet entre les régimes à base de plantes et les issues de la grossesse et de l’accouchement, afin de renforcer les recommandations alimentaires”, ont conclu les chercheurs.

De notre côté, nous recommandons vivement de consulter un professionnel de la santé (gynécologue, sage-femme, médecin généraliste) avant de commencer ou de poursuivre un régime alimentaire restrictif (sans viande, sans gluten, sans produits laitiers, etc.) pendant la grossesse. L’accompagnement par un professionnel de la nutrition (diététicien-nutritionniste ou médecin nutritionniste) peut également être judicieux pour adopter de bonnes habitudes alimentaires pendant la grossesse, en particulier pour les femmes végétaliennes, végétariennes, en surpoids ou sans raison particulière.

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