Le GIEC affirme dans son nouveau rapport que la réduction des changements climatiques dépend de la transition de notre alimentation vers un régime alimentaire largement végétarien. L’expertise du GIEC se concentre sur l’utilisation des terres dans un contexte de réchauffement global.

Debra Roberts, coprésidente du groupe de travail du GIEC, résume en déclarant que des régimes équilibrés comprenant des aliments d’origine végétale, tels que les grains, les légumes, les fruits, les légumineuses et les noix, ainsi que des aliments d’origine animale produits de manière durable et à faible émission de gaz à effet de serre, présentent des opportunités importantes pour s’adapter et atténuer le réchauffement climatique.

Le changement de régime alimentaire pourrait libérer des millions de kilomètres carrés de terre au cours des prochaines décennies et représenter un potentiel d’atténuation du réchauffement. Le GIEC estime qu’une réduction importante de l’utilisation des terres pour la production de produits d’origine animale pourrait éviter l’émission de 700 millions à 8 milliards de tonnes de gaz à effet de serre d’ici 2050.

Roberts souligne également que certains choix alimentaires nécessitent plus de terres et d’eau et génèrent plus de gaz à effet de serre fort, en référence à notre grande consommation de produits d’origine animale.

Le nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) met en avant la nécessité d’une transition vers un régime alimentaire largement végétarien pour limiter les perturbations climatiques. Les produits d’origine animale sont responsables de 72 à 78% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’agriculture mondiale, selon des analyses scientifiques. La production d’un kilogramme de viande peut générer des quantités significatives de CO2, contrairement aux aliments d’origine végétale.

Le GIEC encourage également une réduction du gaspillage alimentaire, car environ un tiers de la nourriture produite dans le monde est gaspillé. Si ce gaspillage était réduit, cela permettrait de réduire les émissions de GES associées à la production alimentaire.

Le GIEC affirme également que le réchauffement climatique aura un impact sur la sécurité alimentaire dans le monde, qui touche déjà plus de 800 millions de personnes. Le déclin des rendements, l’augmentation des prix, la réduction de la qualité et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement seront des conséquences du réchauffement. Les répercussions seront les plus sévères dans les pays à faibles revenus en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes, selon Priyadarshi Shukla, coprésident du groupe de travail du GIEC. C’est pourquoi il est essentiel de réduire le gaspillage alimentaire pour atténuer les effets du réchauffement climatique sur la sécurité alimentaire.

Dégradation

Le GIEC prévoit également une dégradation des terres à cause des effets du climat. Une telle dégradation peut rendre les terres moins productives et réduire leur capacité à absorber le carbone, ce qui aggravera encore les changements climatiques. Les averses plus intenses pourraient entraîner une augmentation du risque d’érosion des sols sur les terres cultivables, un processus qui pourrait même être irréversible dans certains cas.

Le rapport du GIEC montre également une augmentation des risques de sécheresse, d’incendies, de dégradation du pergélisol et de la stabilité du système alimentaire même avec un réchauffement de 1,5 °C. La situation serait bien pire si le réchauffement atteignait 2 °C.

Dans ce contexte, il est important de se concentrer sur une gestion durable des terres, déjà occupées à 70% par les activités humaines. Cela pourrait également apporter des avantages climatiques importants. Les processus naturels des terres peuvent absorber le dioxyde de carbone, équivalant à près du tiers des émissions de gaz à effet de serre produites par l’industrie et les énergies fossiles.

Les terres actuellement utilisées peuvent nourrir le monde et fournir de la biomasse pour la production d’énergie renouvelable, mais une action rapide et audacieuse est nécessaire dans plusieurs secteurs. La conservation et la restauration des écosystèmes et de la biodiversité sont également cruciales.

En octobre 2018, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié un rapport sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5 °C et sur les moyens de ne pas dépasser ce seuil. Le rapport met en avant la nécessité de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Il affirme que pour atteindre cet objectif, les émissions de CO2 devront être réduites de 45% d’ici 2030 et complètement éliminées pour 2050.

Cependant, les engagements actuels des États n’ont pas suffi pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Au lieu de cela, ils conduisent le monde vers une augmentation moyenne des températures de plus de 3°C. Ce qui aurait des conséquences dramatiques telles que des événements climatiques extrêmes, une réduction des zones cultivables et des ressources en eau, la fonte irréversible des glaciers et la montée du niveau des océans, entraînant l’exode de millions de réfugiés climatiques et la disparition de la biodiversité mondiale.

Un autre rapport du GIEC sur les océans et la cryosphère sera adopté fin septembre à Monaco, en même temps qu’un sommet sur le climat organisé par les Nations unies à New York.

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